Maître Claude Dumont-Beghi, avocate d’affaires internationales, vient de publier ce document, riche en révélations, aux éditions de l’Archipel. Passionnant de bout en bout, il ne devrait pas rester longtemps sans effets.
Me Dumont-Beghi a défendu avec acharnement, de longues années durant, Sylvia Roth-Wildenstein, veuve de Daniel Wildenstein, que l’on a dit le plus puissant et le plus riche marchand d’art du monde. Défendu Sylvia contre les tentatives de ses beaux-fils, Guy et Alec, de spoliation de sa part d’héritage, contre les connivences, contre le temps qui passe, arme redoutable entre certaines mains, au même titre que le silence, l’inertie administrative sélective, les frontières, les paradis fiscaux ou l’évasion de patrimoine érigée au rang de tradition familiale.
Guy Wildenstein, co-fondateur de l’UMP, grand collecteur de fonds aux États-Unis, notamment pour la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, qui se proclame son ami, a été membre éminent du Premier Cercle des donateurs du parti présidentiel et, à ces titres, proche de l’ex-ministre du Budget Éric Worth. Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, il représente les Français de l’étranger à Washington. Guy W. a été distingué très chaleureusement le 5 mars 2009, par le président Sarkozy en personne, de la Légion d’honneur. Il existe de la cérémonie une vidéo émouvante.
Alec Wildenstein décédait en 2008. Sylvia Roth-Wildenstein en novembre 2010.
L’énorme fortune dont il est ici question rassemble des milliers d’œuvres d’art de valeurs inestimables (à titre d’exemple 180 tableaux, les plus beaux, du peintre Bonnard), un immense ranch au Kenya, des écuries de courses, une île, des galeries d’art réputées dans plusieurs pays, des immeubles, des sociétés, et des trusts, des trusts, des trusts…
"Cette Affaire avec un grand A, peut-être la plus importante d’Europe en valeur à ce jour, tel un nouveau monstre du Loch Ness, parvient de loin en loin à la connaissance du public… sans pour autant que cela prête encore à conséquence d’aucune manière."
Evous.fr – Quel espoir conservez-vous aujourd’hui de voir régler par la justice la succession de Daniel W. ? Rappelons que les premières discussions et démarches datent d’août 2003, il y aura bientôt 9 ans.
Maître Claude Dumont-Beghi – Tout dépendra de la volonté de Bercy d’une part, et de la capacité des juges d’instruction d’autre part, dans les actions de coopérations judiciaires, notamment avec la Suisse, pour obtenir la réintégration effective des éléments d’actifs de la succession de Daniel Wildenstein.
Et donc permettant la liquidation de la communauté Roth/Wildenstein, et la fixation de la valeur de l’usufruit de Madame Wildenstein due, du 23 octobre 2001 au 13 novembre 2010, à réintégrer dans la succession.
Étant précisé que pour effectuer cette évaluation, il est reconnu par le Code civil français que les revenus de biens propres sont des biens communs (même si les trusts établis par Daniel Wildenstein pendant la communauté sont considérés comme des biens propres).
Donc, je garde espoir.
Source: eVous.fr
Auteur: André Balbo
Photo: Raphaël Beghi